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Hmadi: Saïed reconnaît l'injustice mais refuse de l'avouer

 

Le président de l'Association des magistrats Tunisiens (AMT), Anas Hmadi, a déclaré que, selon des informations parvenues à l'association, le président de la République reconnaît l'injustice subie par certains juges, mais refuse de l'avouer publiquement et de revenir sur sa décision.

S'exprimant, ce mardi, en conférence de presse pour révéler les derniers rebondissements dans l'affaire de révocation d'une cinquantaine de juges, Hmadi a indiqué que la solution judiciaire n'est pas encore là. "Nous étions convaincus que cette affaire allait être résolue en de brefs délais", a-t-il regretté, formulant le vœu de voir la solution émaner de la justice administrative, loin de l'ingérence de l'Exécutif.

Hmadi a de nouveau appelé le président du Tribunal administratif à rendre des verdicts équitables pour les juges révoqués, faisant observer que les délais légaux ont été dépassés dans cette affaire.

Il a rappelé que l'AMT prendra part à des concertations élargies avec les différentes structures judiciaires pour convenir des actions à entreprendre, en signe de protestation contre le décret-loi 35 et le décret présidentiel 516 portant révocation de 57 juges.

Le président de l'Association a tenu à préciser, dans la foulée, que la suspension, jeudi dernier, de la grève de la faim observée par certains magistrats, entamée depuis le 22 juin dernier, a été dictée par la détérioration de l'état de santé des grévistes.

De son côté l'activiste des droits humains, membre de la Commission civile de défense de l'indépendance de la justice, Bochra Belhaj Hmida, a abordé la situation matérielle des juges révoqués, après avoir perdu leurs salaires.
Elle a dit regretter l'absence des avocats dans cette bataille qui a pour objectif de défendre l'indépendance de la Justice. "Ces deux corps ont pourtant mené de nombreuses batailles ensemble, sous l'ancien régime", a-t-elle tenu à rappeler.

A noter que dans de précédentes déclarations, le président de l'AMT avait indiqué que 45 juges, parmi les 57 concernés par la révocation, n'ont pas de dossiers judiciaires et n'ont jamais été auditionnés.

 

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